Cerveau
Traumatisme - Comportement -Apprentissage
Avant d'aborder le fonctionnement du cerveau d'un chien, nous devons savoir que les structures cérébrales communes sont vraies pour tous les mammifères.
Bien qu'il puisse y avoir des différences au niveau microscopique, nous possédons tous le même matériel de base.
Les scientifiques continuent de débattre pour savoir si l'expérience d'un chien est la même que celle d'un humain.
Toutefois, la similitude de la structure cérébrale suggère également une certaine similitude de fonctionnement.
Les chiens ont un hippocampe parce qu'ils doivent aussi se souvenir des choses. Ils ont une amygdale parce qu'ils sont excités et effrayés, tout comme nous. Ils peuvent même souffrir de problèmes mentaux similaires.
Neuroplasticité
La neuroplasticité ou la plasticité neuronale décrit une compétence extraordinaire que possède le cerveau.
Le cerveau est capable de se modifier afin de créer et réorganiser ses réseaux neuronaux.
Chez l'humain, il a été supposé durant longtemps, qu'une fois l'âge adulte atteint, il perdait chaque jour des neurones et que le stock de neurones ne pouvait que décroître au fur et à mesure des années.
Ceci a été démenti par les études. Avec l'âge, bien qu'un peu réduites, la neuroplasticité et la neurogénèse restent intactes et présentes jusqu'à la fin de la vie.
Le cerveau adulte produit effectivement de nouveaux neurones, selon une étude
Une étude suggère que la formation de neurones dans l'hippocampe du cerveau humain se poursuivra tout au long de la vie, avec des implications pour la mémoire et la maladie.
« Je dirais qu'il existe des arguments convaincants en faveur de la neurogenèse tout au long de la vie chez les humains », a déclaré par courriel Jonas Frisén, professeur à l'Institut Karolinska en Suède.
Grâce à la recherche, nous savons que de nouveaux neurones peuvent être produits tout au long de la vie, ce processus s'appelle la neurogenèse. Nous pouvons donc continuer d'apprendre et à évoluer à tout âge.
Le cerveau est aussi capable de se réorganiser, par exemple pour compenser un trauma ou une lésion.
Il s'adapte tout au long de la vie. La plasticité neuronale est donc la faculté du cerveau à récupérer et à se restructurer.
Si la neurogenèse fait référence à la naissance et à la prolifération de nouveaux neurones dans le cerveau, la neuroplasticité permet aux neurones de se régénérer, d'un point de vue fonctionnel, mais aussi de former de nouvelles connexions.
La neuroplasticité permet aux neurones de se régénérer autant d'un point de vue anatomique que fonctionnel ainsi que de former de nouvelles connexions synaptiques.
Lorsqu'on apprend une nouvelle notion, le cerveau va établir de nombreuses connexions neuronales.
Plus nous pratiquons et sollicitons cette route inter-neurones, plus le chemin neuronal est renforcé et la communication entre les neurones est facilitée.
La transmission entre les neurones gagne alors en efficacité et rapidité.
In fine, le cerveau sain est comme un muscle qui se nourrit du changement, mais s'atrophie si l'on ne s'en sert pas.
En règle générale, les animaux de plus grande taille ont un cerveau plus gros. Le quotient d'encéphalisation (QE) explique la relation entre la taille du cerveau et celle du corps, de sorte qu'un QE = 1 signifie qu'un animal a une taille cérébrale moyenne pour son poids corporel.
Les humains ont un QE exceptionnellement élevé d'environ 7, tandis que les chiens sont un peu meilleurs que le mammifère moyen, avec un QE de 1,2.
Cependant, nous pouvons voir à partir d'une IRM du cerveau d'un chien que même s'il est plus petit que celui d'un cerveau humain, toutes les mêmes structures de base sont présentes.
Les chiens ont également un système olfactif de grande taille, qui représente environ 2 % du poids total du cerveau (contre 0,03 % chez l'homme).
Le cortex est un point faible chez les chiens. En plus d'être plus petit, il comporte moins de plis, ce qui signifie moins de surface et moins de neurones. Le lobe frontal, qui occupe le tiers avant du cerveau chez l'homme, est relégué à un maigre 10% chez le chien.
Train the brain - Use it or lose it! Livre du Docteur Gareth Moore
Des recherches scientifiques montrent que le
cerveau a besoin d'exercice, tout comme le reste du corps.
Résoudre des défis simples et courts est un excellent moyen d'aiguiser son esprit, d'améliorer sa mémoire et de ralentir le processus de vieillissement du cerveau.
L'entraînement va ainsi stimuler les neurones à se remodeler, à s'interconnecter pour établir de nouvelles connexions ou renforcer celles existantes.
Suite au trauma, le chemin utilisé est devenu impraticable. Cependant il est possible d'atteindre le même objectif en empruntant un nouveau chemin détourné.
C'est en utilisant régulièrement cette nouvelle route neuronale que cette dernière va gagner en efficacité et rapidité, et l'ancienne va perdre du terrain, et le cerveau va pouvoir se réorganiser.
Cela signifie aussi que pour créer de nouveaux chemins neuronaux, pour favoriser une expérience émotionnelle bénéfique, nous ne devrions ne plus être plongés de près ou de loin dans les situations qui créent des réactions comportementales, situationnelles ou émotionnelles.
C'est aussi la raison pour laquelle, les techniques comme immerger un individu dans une situation anxiogène ou le leurrer pour le distraire sont vraiment contreproductives.
Créer de nouveaux chemins neuronaux
Donc, la toute première chose à envisager pour aider, serait de réaménager l'environnement pour créer les bonnes circonstances à l'apprentissage ou à la résilience.
C'est-à-dire, recréer un nouveau chemin neuronal, et repartir en quelque sorte à zéro, afin que le cerveau puisse faire de nouvelles associations, apprendre de nouvelles compétences et stratégies sociales à son rythme et selon sa sensibilité.
Ces notions sur le cerveau sont importantes pour soutenir lors de l'apprentissage, les traumatismes et les situations comportementales.
Donc, quel que soit l'âge, le cerveau peut continuer à apprendre et à trouver de nouvelles stratégies pour surmonter le traumatisme tout en se voyant offrir les meilleures alternatives pour concrétiser cette intention.
Soyez créatif
Sylvia Kramer
Certified Dog Behaviour Consultant
International Dog Trainer Education Turid Rugaas
Références
Interhemispheric transfer of post-amputation
cortical plasticity within the human somatosensory cortex, Kenneth F Valyear
(2020).
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1053811919308821
Comment le cerveau se réorganise après une
attaque cérébrale, Planète santé (2016).
https://www.planetesante.ch/Magazine/Actualites-et-recherche/Recherche-et-nouveaux-traitements/Comment-le-cerveau-se-reorganise-apres-une-attaque-cerebrale
La plasticité neuronale et la cognition,
Cognifit Research.
https://www.cognifit.com/cd/plasticite-du-cerveau?srsltid=AfmBOorBQWC1PVcJwjPQuN9PGYGSieitOWf-zsLbceakqkzDHdsjn79q
Décoder l'esprit canin
Photo libre de droit
https://www.pexels.com/fr-fr/photo/gomme-caoutchouc-ecole-ampoule-6193936/